
«Un recruteur m'a appelé au téléphone et m'a dit: Vous devriez travailler pour Google», raconte l'homme sous le couvert de l'anonymat. Il s'est laissé convaincre que c'était bien l'endroit où il fallait travailler. «Mes parents, étant de l'ancienne génération, étaient très fiers que je puisse travailler pour une grande entreprise», explique-t-il. Son interlocuteur l'a informé qu'il devrait traiter du «contenu sensible», sans lui préciser que cela se passerait sans le soutien technique ni psychologique du géant du net.
Des journées glauques
L'une des missions les plus choquantes pour ce Googler recalé reste la veille du contenu porno mettant en scène des enfants. «Sur dénonciation, vous devez supprimer ce genre de site dans les 24 heures et faire un rapport aux autorités fédérales. Et, bien sûr, personne ne voulait faire cela chez Google», se lamente-t-il.
Le veilleur du net estime avoir dû regarder jusqu'à 15'000 images par jour à travers les services Google Images, Picasa, Google Search ou autre Orkut.
A force de ne voir que ça à longueur de journée et durant plusieurs mois, il affirme s'être mis à broyer du noir sans s'en rendre compte. «Je n'avais personne à qui me confier, explique-t-il. Je ne voulais pas ennuyer ma petite amie avec ça.»
Googler recalé
Google a fini par lui recommander, au bout de sept mois, de consulter un spécialiste et l'homme a alors compris qu'il lui fallait une thérapie. La firme de Mountain View l'a alors encouragé de la poursuivre après... la fin de sa mission. Une manière de lui signifier en même temps qu'il n'obtiendrait pas un contrat de Googler, l'une des deux options ouvertes à la fin d'un mandat de partenaire avec la firme américaines.
L'employé recalé rapporte que trois connaissances qui surveillaient le contenu de YouTube ont vécu la même histoire, sans être non plus engagées à la fin de leur mandat. «Si vous êtes un entrepreneur partenaire, vous n'êtes qu'un nom et un département», conclut l'homme aigri.
0 comments:
Post a Comment