
Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden, lors d’une réunion à la Maison Blanche convoquée peu après la tuerie de l’école élémentaire Sandy Hook (qui a fait 26 morts dont 20 enfants), avait affirmé qu’il fallait en savoir plus sur l’impact des jeux vidéo sur les utilisateurs. Mais pour de nombreux experts, il n’est pas prouvé que ces jeux engendrent un comportement violent.
Bon pour les fonctions psychologiques
Au contraire, "jouer peut avoir un effet bénéfique, notamment sur les fonctions psychologiques", dit Jason Allaire, de l’unité spécialisée Gains Through Gaming à l’université de Caroline du nord. "Nous en étudions les aspects cognitifs, éducatifs, nous essayons de comprendre les mécanismes sur la mémoire", explique-t-il. Selon une de ses études, les personnes âgées qui jouent se portent mieux, d’un point de vue psychologique, que ceux qui ne jouent pas.
Les jeux vidéo ont "mauvaise réputation parce qu’on y joue souvent de manière excessive" mais les accuser des maux de la société est "simpliste", dit-il. Il serait tout aussi "hypocrite de nier de possibles effets négatifs", ajoute-t-il, mais "il n’y a aucune preuve montrant que jouer à un jeu violent conduit le joueur à être violent".
Pouvoir de concentration
Studios et créateurs indépendants ont développé de nombreux jeux aux effets éducatifs. Jive Health, créé par l’étudiant Dennis Ai, incite les enfants à manger plus de fruits et de légumes en leur faisant chercher des fruits pour nourrir leur animal.
"Les enfants l’aiment beaucoup", dit M. Ai, dont l’équipe a gagné le prix de l’Innovation, sponsorisée par l’association de lutte contre l’obésité Partnership for A Healthier America (Partenariat pour une Amérique plus saine). Même les jeux de cible, très critiqués, auraient de bons côtés. Une étude canadienne de l’université de Toronto a montré que tirer ou manœuvrer dans ce type de jeux améliorait la capacité à se concentrer sur une cible cachée.
Par exemple, selon le chercheur Ian Spence, "c’est utile pour faire le contrôle des bagages sur un écran, pour lire une radiographie, pour interpréter des images satellites, découvrir un objet caché ou même repérer un copain dans une foule", dit-il.
Mieux réguler ses émotions
Pour des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Boston, un jeu où il faut tirer sur des vaisseaux spatiaux ennemis en évitant les vaisseaux amis peut aider les enfants violents à réguler leurs émotions. Le jeu démontre qu’il faut rester calme pour tirer juste, dit l’étude publiée par Adolescent Psychiatry.
Un autre, "le Darfour se meurt", créé par des étudiants de l’université de Californie du Sud (USC), veut attirer l’attention sur la crise humanitaire de cette région africaine. Une étude de 2004 a montré que des chirurgiens joueurs faisaient moins d’erreurs que les autres, en développant leur pouvoir de concentration.
L’impact des jeux sera certainement l’un des objets de discussion du Congrès des développeurs de jeux vidéo ce mois-ci à San Francisco. "On peut les utiliser de multiples façons et il est clair que le côté éducatif est important", assure Carrie Heeter, de l’université du Michigan.
Pour la spécialiste, ils peuvent montrer l’importance de l’hygiène, informer sur les maladies ou la pollution, avec des effets parfois insolites. "Nous avons un étudiant chinois très motivé à apprendre l’anglais en jouant à Tomb Raider", dit-elle. (afp/Newsnet)
Créé: 20.03.2013, 07h39
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