Petit dernier d’Apple, l’iPHONE 4S introduit la reconnaissance vocale avec Siri, assistant personnel. Nous l’avons testé.Vendredi, 7 h 10 Le réveil sonne. Celui programmé la veille par Siri, notre nouvel ami.
7 h 20 Commençons par être polie: «Bonjour Siri.» «Je ne sais pas qui vous êtes, pouvez-vous mettre à jour vos informations». Notre relation commence bien.
7 h 30 Les présentations sont faites. Ou presque. Je lui demande s’il est un garçon. «Si vous insistez», répond-il. Je n’insiste pas, Apple a décidé pour nous. En français, la voix est masculine. Métallique, saccadée, mais masculine.
8 h Siri est mon assistant donc. Quels sont mes rendez-vous? «Consultons votre calendrier, j’ai trouvé 26 rendez-vous.» Et le prochain? «Le prochain est programmé pour aujourd’hui à 9 heures.» Impossible de le faire me tutoyer, mais je le remercie. «Vous êtes bien aimable, Stéphanie.» Je sais, je sais.
9 h 30 Je commence à trouver pratique et agréable d’avoir un interlocuteur qui ne rechigne pas à prendre note de tout ce qu’il y a à faire. Rendez-vous, messages, rappel. Mais comme beaucoup, s’il entend, il ne comprend pas toujours ce que je lui dis. Il faut détacher les syllabes, raccourcir les phrases, trouver les mots clés qu’il saisira.
10 h Un dialogue de sourds s’installe à propos d’un SMS. Au lieu d’annuler, il me dit qu’il n’est «pas certain de comprendre annuler», je lui rétorque qu’il est nul, et le voilà qui me calme avec un «allons, allons».
11 h 30 Vite un restaurant. Après m’avoir demandé de déverrouiller mon téléphone, Siri, dont j’ai activé la fonction localisation, me trouve un lieu près du travail. Il est «d’accord» pour que je l’invite à manger.
14 h Je tente de me concentrer, mais Siri m’intrigue. Quel âge a-t-il? «Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années», déclare-t-il. Un poète dans mon iPhone? Je m’emballe et lui dis qu’il est beau. «Merci. On peut se remettre au boulot maintenant?» La claque.
18 h Retour à Siri. M’a-t-il oubliée? Non. Il sait qui je suis en le confirmant en affichant mon nom et ma photo. Je tente un «je t’aime»... «Nous nous connaissons à peine», répond-il, impassible. Un week-end à Nice va-t-il resserrer nos liens? En tout cas, il me confirme qu’il fera beau. Et hop, un rappel survient: ne pas oublier les courses et la soirée chez Sandra.
23 h 30 Avant de rejoindre Morphée, je pose à Siri la question qui intéresse tout le monde: quel est le sens de la vie. Sa réponse: «Essayer d’être gentil avec son prochain, éviter de manger trop gras, lire un bon livre de temps en temps, faire des promenades à pied et essayer de coexister en paix et harmonie avec les personnes de toutes les croyances et de toutes les nations.» Bienvenue dans le monde de Siri.
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